Comme dirait Albert Camus « Mal nommer un objet c’est ajouter au malheur de ce monde. »

Les mots ont un sens. Porteurs d’imaginaires, ils nous permettent d’entrevoir ce qui n’est pas explicitement énoncé, ce qui est suggéré ou au contraire soustrait au regard. Si nous prenons pour exemple l’expression « distanciation sociale » signifie-telle uniquement « distances sanitaires » ou dit-elle autre chose ?

Le moment particulier dû à la crise COVID-19 interroge nos modèles, notre projet de société, nos relations aux autres, le caractère illusoire des frontières face aux catastrophes naturelles ou sanitaires.

Quelle place pour l’Homme ? Quelles solidarités pour redonner du sens à nos vies ? Avons-nous trouvé les bons termes, le ton juste pour nous décrire et surmonter les peurs ?

Dans la poésie, chaque mot doit trouver sa place et le fait de la déclamer, de la chanter permet de vérifier la musicalité du vers, l’harmonie des mots et la cohérence du poème.

L’Homme occupe-t-il pleinement sa place dans cet alexandrin que nous peinons à écrire ? Trouve-t-il sa musicalité au creux des sonnets pour signifier son ode à la vie ?

Nous continuons à croire qu’une culture ouverte sur le monde, expression de toutes les sensibilités est un formidable atout pour peindre cet Homme dans ses différentes nuances et dans son universalité.

La culture au sens le plus noble du terme englobe plutôt qu’elle n’exclut, accorde au lieu d’opposer.

Un grand bravo et un immense merci à tous les artistes qui ont égayé nos vies, à tous les musées qui ont mis en ligne leurs collections pour que la culture soit gratuite et à portée de clic, à tous les acteurs culturels qui ont mis de la couleur, de la musique, de l’humour et de la légèreté sur les murs du confinement.

Une pensée particulière à tous les artistes qui ont joué sous les balcons de nos aînés dans les EHPAD, aux milliers de talents qui ont investi le net et les espaces disponibles pour créer du lien et qui ont donné libre cours à leur génie créatif pour offrir une image, un poème, une mélodie, une pensée, un moment à un proche, à un ami, à des inconnus…

Nous saluons toutes les initiatives de solidarité qui ont mis l’humain au centre de leurs préoccupations en prodiguant les soins nécessaires et en sortant les plus fragiles d’entre nous de leur isolement.

Diwan en Lorraine reprogramme toutes les manifestations annulées la saison passée suite à la crise sanitaire et nous vous invitons également à :

  • Regarder un film soudanais attachant avec quatre septuagénaires facétieux,
  • Voir Danser le monde à la mode bretonne, égyptienne, palestinienne et ouïgoure,
  • Écouter la musique kurde de Rusan Filiztek Quintet,
  •  Vous imprégner de la musique ottomane avec Lâmekân Ensemble.

Au plaisir de vous retrouver à l’une ou l’autre de nos manifestations,

amicales salutations, Ridouane Atif,

Président de Diwan en Lorraine